La leishmaniose viscérale

I-Définition : Les leishmanioses sont des parasitose communes à l'homme et à certains animaux (anthropo-zoonoses), dues à des protozoaires flagellés, les leishmanies, ayant un tropisme pour le système réticulo-endothélial, transmises par des insectes, les phlébotomes. Il existe trois types de leishmanioses : La leishmaniose viscérale (LV), la leishmaniose cutanée et la leishmaniose cutanéo-muqueuse.
II-Epidémiologie :
Il s'agit d'une parasitose des zones intertropicales (hormis l'Océanie) et tempérées chaudes, signalée dans 88 pays, répartis en cinq foyers : méditerranéen, chinois, indien, africain et américain.
Parmi les leishmanioses viscérales on distingue : - LV zoonotique (LVZ) : Due à Leishmania infantum, le réservoir est le chien, c'est celle retrouvée au bassin méditerranéen, sporadique en Chine, Amérique latine. - LV anthroponotique (LVA) ou Kala Azar : Due à Leishmania donovani, le réservoir est l'homme, épidémique au Soudan, en Ethiopie, en Inde, au Népal, au Bangladesh.
L'Algérie fait partie du foyer méditerranéen. La LV sévit à l'état endémique au nord du pays à l'étage bioclimatique sub-humide et semi-aride tel que la région de la Kabylie, affectant dans 95 % des cas les enfants de moins de 5 ans. On n'y rencontre que Leishmania
infantum, dont le réservoir principal est le chien.


III- Agent causal et cycle parasitologique:
Le parasite : un protozoaire flagellé tissulaire qui présente au cours de son cycle deux stades évolutifs distincts : ● le stade amastigote, sans flagelle extériorisé, est intramacrophagique et retrouvé chez les hôtes vertébrés dont l'homme ;
● le stade promastigote, libre et mobile grâce à son flagelle, est retrouvé dans l'intestin du phlébotome et dans les milieux de culture.
Le vecteur : Les Phlébotomes • Diptères : Minuscules (2 à 5 mm), Jaunâtres, bossus, ailes velues dressées en V
� En hivernage au stade larvaire et adultes d'Avril à octobre au bassin méditéranéen. • Femelle seule hématophage : Activité vespéro-nocturne • OEufs, larves, nymphes : Sur le sol des gîtes de repos (recoins humides ombragés, terriers, barbacanes,...)
Le réservoir : Le principal réservoir est le chien (autres : chacals...).
A noter que l'homme est une impasse parasitaire : il contracte la maladie mais ne joue aucun rôle dans la transmission.
Le cycle : Il se déroule entre deux hôtes, un vertébré (homme, chien, rongeur....) et un insecte vecteur, le phlébotome. Les amastigotes du vertébré sont ingérés par le phlébotome femelle avec son repas sanguin ; ils se multiplient sous forme de promastigotes procycliques dans l'intestin moyen, évoluent en promastigotes métacycliques infectieux obstruant la cavité buccale de l'insecte. Ces derniers sont régurgités lors du repas sanguin suivant sur un hôte favorable. Ils sont phagocytés par les macrophages du vertébré, évoluent en amastigotes. Ceux-ci résistent à l'environnement hostile du phagolysosome et s'y multiplient.
Les autres voies de contamination sont : l'écrasement du phlébotome sur la peau, la transfusion de sang parasité, la toxicomanie chez l'adolescent et la voie transplacentaire (exceptionnelle).
Les facteurs de risque : le facteur génétique est incriminé dans la capacité immunitaire de lutte contre l'infection. La malnutrition et l'immunodépression (HIV++) sont considérées comme des facteurs de risque de survenue de LV.